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le blog de michèle fitoussi
mercredi 3 février 2010
vendredi 29 janvier 2010
lundi 25 mai 2009
Voyage avec Héléna
Bon, c'est aujourd'hui que je franchis le pas. Premières lignes du premier chapitre de la bio que je consacre à Héléna Rubinstein. J'ai rencontré des gens qui l'ont connue ( une rencontre passionnante avec Edmonde Charles Roux, une autre avec Susan Slesin à New York, qui fut sa belle petite fille....) correspondu avec d'autres, lui les bio qui lui ont été consacrées et ses deux autobiographies ( assez remaniées), compulsé des tonnes de journaux...Il me menque encore des tas de choses, j'ai encore des personnes à rencontrer, des bouquins à lire ou relire, mais j'y vais.Je continuerai ma doc en route, au fur et à mesure.
Je connais bien sa vie à présent et je dois dire qu'elle me passionne. Cette femme était extraordinaire, courageuse, audacieuse, hors normes, bigger than life comme le dit si bien Susan slesin.
J'ai déjà passé six mois en sa compagnie et je me réjouis d'en passer quelques autres à réinventer son existence.
mercredi 20 mai 2009
La guerre des boutons
Les flics à la récré.
Pour un vol de vélo supposé, six policiers interpellent deux gamins de six et dix ans à la sortie d'une école primaire de Gironde, et les interrogent au comimissariat, sans même prévenir les parents. Autrefois, ce genre d'histoires se réglaient à l'amiable. Au pire, on convoquait les enfants et leurs familles au commissariat, histoire d'impressionner les petits et de leur donner une bonne leçon de civisme. Aujourd'hui, tout le monde a peur. Et surtout peur des enfants. Il y a environ cent ans, en 1912, un dénommé Louis Pergaud, publiait un roman devenu culte " La guerre des boutons". Yves Robert à son tour en faisait un film mythique en 1961. Les plus de quarante ans se souviennent avec émotion de Lebrac, Grangibus et petit Gibus...Aujourd'hui, que deviendraient ces délinquants irrécupérables, ces Mesrine en culotte courtes? Bertrand Rothé, prof dans une IUT de Sarcelles a mené l'enquête et en a tiré un livre édifiant, "Lebrac , trois mois de prison". Si on réécrivait la guerre des boutons, ces chenapans dont les blagues souvent trop corsées nous faisaient rire, finiraient tous en prison. On a changé de braquet. Le livre démontre que si le phénomène de "débordements juvéniles" n'est pas nouveau, leur seuil de tolérance peut à peu diminue et surtout la façon dont on judiciarise désormais les excés de la jeunesse. Au fait, les deux gamins interpellés - et totalement traumatisés- n'étaient pas coupables.Michèle Fitoussi
Pour un vol de vélo supposé, six policiers interpellent deux gamins de six et dix ans à la sortie d'une école primaire de Gironde, et les interrogent au comimissariat, sans même prévenir les parents. Autrefois, ce genre d'histoires se réglaient à l'amiable. Au pire, on convoquait les enfants et leurs familles au commissariat, histoire d'impressionner les petits et de leur donner une bonne leçon de civisme. Aujourd'hui, tout le monde a peur. Et surtout peur des enfants. Il y a environ cent ans, en 1912, un dénommé Louis Pergaud, publiait un roman devenu culte " La guerre des boutons". Yves Robert à son tour en faisait un film mythique en 1961. Les plus de quarante ans se souviennent avec émotion de Lebrac, Grangibus et petit Gibus...Aujourd'hui, que deviendraient ces délinquants irrécupérables, ces Mesrine en culotte courtes? Bertrand Rothé, prof dans une IUT de Sarcelles a mené l'enquête et en a tiré un livre édifiant, "Lebrac , trois mois de prison". Si on réécrivait la guerre des boutons, ces chenapans dont les blagues souvent trop corsées nous faisaient rire, finiraient tous en prison. On a changé de braquet. Le livre démontre que si le phénomène de "débordements juvéniles" n'est pas nouveau, leur seuil de tolérance peut à peu diminue et surtout la façon dont on judiciarise désormais les excés de la jeunesse. Au fait, les deux gamins interpellés - et totalement traumatisés- n'étaient pas coupables.Michèle Fitoussi
mardi 10 février 2009
Une critique d'Armelle Heliot
"Très chère Mathilde", Line Renaud l'art du partage
Par Armelle Héliot le 9 février 2009 14h54 | Lien permanent | Commentaires (0) | Trackbacks (0)
Bien entendu une grande partie du public de Marigny vient d'abord pour applaudir cette épatante femme de coeur. Et elle est magnifique. Mais elle est aussi très bien entourée par Raphaëline Goupilleau, aigüe et sensible et Samuel Labarthe exceptionnel.
Le 8 septembre 2008... C'était hier. Israël Horovitz, l'ami américain du théâtre français, a appelé Line Renaud pour lui confier qu'il avait écrit une pièce en pensant à elle. C'était Très chère Mathilde. Adaptée avec vivacité et fidélité par Michèle Fitoussi, mise en scène par Ladislas Chollat, voici la nouvelle production du théâtre Marigny. Un très grand moment de théâtre. Une pièce à l'Américaine, avec du sentiment, des liens indéfectibles, de douloureuses mésententes, un dénouement assez "happy end". De la psychologie, beaucoup de psychologie. Des souffrances anciennes que rien n'apaise jamais. Tout ce qu'il faut pour faire rire, divertir, mais aussi tout ce qu'il faut pour que l'on ait le coeur serré et que l'on pleure.
Pas un Pas un mélo, pourtant cette Très chère Mathilde, mais une belle pièce nimbée de cette originalité à la Horovitz qui mêle naturellement tendresse et cruauté. Comme dans la vie sauf que c'est sacrément bien construit et écrit....
Soit un grand appartement parisien qui donne sur le jardin du Luxembourg. Maublé très simplement, portant aux murs les traces de trophées disparus. C'était le mari de Mathilde, grand chasseur devant l'éternel...Elle, 88 ans aujourd'hui, a été professeur de Lettres, dirigé à Neuilly une école dans laquelle sa fille Chloé, célibataire qui vit avec elle, enseigne. Les feuilles des arbres du Luxembourg sont roussies par l'automne (très beau décor à tournette de Jeff Servigne, vidéo et lumières astucieuses de Christophe Grelié) et le coeur des deux femmes aussi.
Mais voici que débarque Mathias, Américain, cinquantenaire mal grandi, trois divorces, pas d'enfant, pas de métier. Un largué plutôt qu'un raté. Son père vient de mourir et ne lui a laissé que cet appartement. L'héritier ignore ce qu'est un viager : c'est ainsi que Mathilde, autrefois, a vendu son seul bien...Elle se porte comme un charme et Chloé n'a aucune envie de s'en aller...
Mathilde, qui est profondément bonne, offre l'hospitalité à celui qui n'est plus un jeune homme mais un être assez immature, malheureux, qui se cherche encore. Un enfant pour jamais blessé. Un peu comme l'est Chloé.
N'en disons pas plus. Il faut laisser au spectateur le plaisir de découvrir peu à peu les personnages, leurs liens. Israël Horovitz procède ici un peu comme dans Quelque part dans cette vie. Il sait que le passé pèse sur le présent de chacun. Il nous dévoile peu à peu, avec subtilité, les secrets de ces trois êtres, tous attachants.
Stanislas Chollat signe une mise en scène, fluide, naturelle, sans effets inutiles, mais très juste. Il dirige à merveille trois virtuoses. Line Renaud est lumineuse. Elle incarne une femme forte, intellectuelle, intelligente mais sans sécheresse. Une femme qui a aimé et qui aime. Une femme généreuse. Il y a de la douleur dans ce personnage et Line Renaud le donne à comprendre avec tact. C'est superbe. Raphaëline Goupilleau est Chloé, une femme encore jeune qui n'a plus d'espérance mais qui se réveille enfin. Elle est très bien, Raphaëline Goupilleau, comme toujours. Face à ces deux beaux personnages, à ces deux grandes comédiennes, il y a un artiste époustouflant. On admire depuis le Conservatoire Samuel Labarthe. Ici, il est encore plus étonnant que d'habitude. D'abord parce qu'il doit jouer avec l'accent américain et qu'il le fait avec un naturel confondant. Ensuite parce qu'il donne au personnage complexe et déchiré imaginé par Horovitz une épaisseur humaine, une densité, une vulnérabilité en même temps et que ce travail, cette interprétation est tout simplement admirable.
Faut-il en dire plus ? Non. Un des meilleurs spectacles que l'on puisse voir à Paris ces temps-ci. Courez-y ! Londres veut voir jouer Line Renaud, en anglais...
Théâtre Marigny, à 20h30 du mardi au vendredi, 16h et 21h le samedi. Durée : 1h entracte de vingt minutes, 1h (0 892 222 333). Programme remis aux spectateurs et texte publié avec tout un dossier documentaire, Avant-scène théâtre N°1257, 1er février 2009.
Pour soixante représentations exceptionnelles.
Les photos sont de Richard Vialeron/Le Figaro.
Celle de la couverture de l'Avant scène est de Pascal Victor
Par Armelle Héliot le 9 février 2009 14h54 | Lien permanent | Commentaires (0) | Trackbacks (0)
Bien entendu une grande partie du public de Marigny vient d'abord pour applaudir cette épatante femme de coeur. Et elle est magnifique. Mais elle est aussi très bien entourée par Raphaëline Goupilleau, aigüe et sensible et Samuel Labarthe exceptionnel.
Le 8 septembre 2008... C'était hier. Israël Horovitz, l'ami américain du théâtre français, a appelé Line Renaud pour lui confier qu'il avait écrit une pièce en pensant à elle. C'était Très chère Mathilde. Adaptée avec vivacité et fidélité par Michèle Fitoussi, mise en scène par Ladislas Chollat, voici la nouvelle production du théâtre Marigny. Un très grand moment de théâtre. Une pièce à l'Américaine, avec du sentiment, des liens indéfectibles, de douloureuses mésententes, un dénouement assez "happy end". De la psychologie, beaucoup de psychologie. Des souffrances anciennes que rien n'apaise jamais. Tout ce qu'il faut pour faire rire, divertir, mais aussi tout ce qu'il faut pour que l'on ait le coeur serré et que l'on pleure.
Pas un Pas un mélo, pourtant cette Très chère Mathilde, mais une belle pièce nimbée de cette originalité à la Horovitz qui mêle naturellement tendresse et cruauté. Comme dans la vie sauf que c'est sacrément bien construit et écrit....
Soit un grand appartement parisien qui donne sur le jardin du Luxembourg. Maublé très simplement, portant aux murs les traces de trophées disparus. C'était le mari de Mathilde, grand chasseur devant l'éternel...Elle, 88 ans aujourd'hui, a été professeur de Lettres, dirigé à Neuilly une école dans laquelle sa fille Chloé, célibataire qui vit avec elle, enseigne. Les feuilles des arbres du Luxembourg sont roussies par l'automne (très beau décor à tournette de Jeff Servigne, vidéo et lumières astucieuses de Christophe Grelié) et le coeur des deux femmes aussi.
Mais voici que débarque Mathias, Américain, cinquantenaire mal grandi, trois divorces, pas d'enfant, pas de métier. Un largué plutôt qu'un raté. Son père vient de mourir et ne lui a laissé que cet appartement. L'héritier ignore ce qu'est un viager : c'est ainsi que Mathilde, autrefois, a vendu son seul bien...Elle se porte comme un charme et Chloé n'a aucune envie de s'en aller...
Mathilde, qui est profondément bonne, offre l'hospitalité à celui qui n'est plus un jeune homme mais un être assez immature, malheureux, qui se cherche encore. Un enfant pour jamais blessé. Un peu comme l'est Chloé.
N'en disons pas plus. Il faut laisser au spectateur le plaisir de découvrir peu à peu les personnages, leurs liens. Israël Horovitz procède ici un peu comme dans Quelque part dans cette vie. Il sait que le passé pèse sur le présent de chacun. Il nous dévoile peu à peu, avec subtilité, les secrets de ces trois êtres, tous attachants.
Stanislas Chollat signe une mise en scène, fluide, naturelle, sans effets inutiles, mais très juste. Il dirige à merveille trois virtuoses. Line Renaud est lumineuse. Elle incarne une femme forte, intellectuelle, intelligente mais sans sécheresse. Une femme qui a aimé et qui aime. Une femme généreuse. Il y a de la douleur dans ce personnage et Line Renaud le donne à comprendre avec tact. C'est superbe. Raphaëline Goupilleau est Chloé, une femme encore jeune qui n'a plus d'espérance mais qui se réveille enfin. Elle est très bien, Raphaëline Goupilleau, comme toujours. Face à ces deux beaux personnages, à ces deux grandes comédiennes, il y a un artiste époustouflant. On admire depuis le Conservatoire Samuel Labarthe. Ici, il est encore plus étonnant que d'habitude. D'abord parce qu'il doit jouer avec l'accent américain et qu'il le fait avec un naturel confondant. Ensuite parce qu'il donne au personnage complexe et déchiré imaginé par Horovitz une épaisseur humaine, une densité, une vulnérabilité en même temps et que ce travail, cette interprétation est tout simplement admirable.
Faut-il en dire plus ? Non. Un des meilleurs spectacles que l'on puisse voir à Paris ces temps-ci. Courez-y ! Londres veut voir jouer Line Renaud, en anglais...
Théâtre Marigny, à 20h30 du mardi au vendredi, 16h et 21h le samedi. Durée : 1h entracte de vingt minutes, 1h (0 892 222 333). Programme remis aux spectateurs et texte publié avec tout un dossier documentaire, Avant-scène théâtre N°1257, 1er février 2009.
Pour soixante représentations exceptionnelles.
Les photos sont de Richard Vialeron/Le Figaro.
Celle de la couverture de l'Avant scène est de Pascal Victor
vendredi 30 janvier 2009
Trés Chère Mathilde, première!
Standing ovation pour la première! Avec des acteurs éblouissants, Line Renaud impériale avec sa canne et sa perruque grise, Samuel Labarthe, un acteur inouï et Raphaeline Goupilleau, révélation des Molière l'an dernier pour la Souris Verte.Vraiment un beau spectacle qui m'émeut et me fait rire à chaque fois même si je connais le texte par coeur , et pour cause : j'ai dû en écrire plus de vingt versions avec l'auteur Israël Horovitz, pour peaufiner l'adaptation.
samedi 10 janvier 2009
Très Chère Mathilde
Et voilà l'aboutissement d'une belle aventure qui aura duré cinq ans, depuis qu' Israël Horovitz m'a demandé si j'acceptais d'adapter sa pièce, My Old Lady, en français.
" Voudrais- tu adapter une de mes pièces en Français?" m'avait-il écrit dans un mail daté de janvier 2004. " Une pièce importante, quelque chose qui pourrait faire du bruit à Paris? Pour être tout à fait précis, je pense à " My Old Lady". Je ne veux surtout pas t'empêcher de travailler pour toi... Mais pour avoir déja adapté moi - même des pièces d'autres auteurs (par exemple, L'Homme aux Valises de Ionesco, il y a quelque années), j'ai vu que ça ne prenait pas tant de temps que ça. Surtout, à la fin, c'était vraiment trés amusant. Lui et moi, nous avons beaucoup travaillé ensemble et nous avons beaucoup ri. "My Old Lady" se passe à Paris, il faut un oeil vraiment parisien, comme le tien, pour l'adapter"
Depuis , la pièce a d'abord été donnée en lecture à la Comédie Française en juin 2005, puis jouée en Français à Montréal par la compagnie Jean Duceppe en septembre 2006.
Aprés quelques péripéties, elle sera à l'affiche du théâtre Marigny à partir du 27 janvier 2009. Avec Line Renaud, Samuel Labarthe et Raphaëline Goupilleau, dans une mise en scène de Ladislas Chollat.
Victor, le film!
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