mercredi 20 mai 2009

La guerre des boutons

Les flics à la récré.

Pour un vol de vélo supposé, six policiers interpellent deux gamins de six et dix ans à la sortie d'une école primaire de Gironde, et les interrogent au comimissariat, sans même prévenir les parents. Autrefois, ce genre d'histoires se réglaient à l'amiable. Au pire, on convoquait les enfants et leurs familles au commissariat, histoire d'impressionner les petits et de leur donner une bonne leçon de civisme. Aujourd'hui, tout le monde a peur. Et surtout peur des enfants. Il y a environ cent ans, en 1912, un dénommé Louis Pergaud, publiait un roman devenu culte " La guerre des boutons". Yves Robert à son tour en faisait un film mythique en 1961. Les plus de quarante ans se souviennent avec émotion de Lebrac, Grangibus et petit Gibus...Aujourd'hui, que deviendraient ces délinquants irrécupérables, ces Mesrine en culotte courtes? Bertrand Rothé, prof dans une IUT de Sarcelles a mené l'enquête et en a tiré un livre édifiant, "Lebrac , trois mois de prison". Si on réécrivait la guerre des boutons, ces chenapans dont les blagues souvent trop corsées nous faisaient rire, finiraient tous en prison. On a changé de braquet. Le livre démontre que si le phénomène de "débordements juvéniles" n'est pas nouveau, leur seuil de tolérance peut à peu diminue et surtout la façon dont on judiciarise désormais les excés de la jeunesse. Au fait, les deux gamins interpellés - et totalement traumatisés- n'étaient pas coupables.Michèle Fitoussi

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